Une rencontre avec Ginette Kolinka, une survivante de la Shoah, passeuse de mémoire
Le 5 juin, l’ensemble des classes du collège, dans le cadre du « devoir de mémoire » et du PEAC, ont eu le privilège de rencontrer en visio-conférence Ginette Kolinka, aujourd’hui âgée de 100 ans et l’une des derniers survivants des camps d’extermination nazi, depuis son EHPAD des Invalides à Paris.

Elle a d’abord évoqué son parcours saisissant, depuis son arrestation en mars 1943 aux retrouvailles avec sa mère et sa sœur à Paris début juin 1945.
Ginette Kolinka relate l’arrestation, le trajet en train jusqu’en Pologne, le tri à la descente du train sur la rampe de la mort à Auschwitz-Birkenau. Elle ne mâche pas ses mots. Elle évoque la tonte des cheveux, le rasage, la nudité – une expérience qui la blesse au plus profond d’elle-même. Ginette Kolinka nous montre son tatouage et nous dit combien il est beau : l’encre n’a pas bavé, les lettres sont régulières, l’écart entre celles-ci est parfait ; comportement cynique face à l’horreur de la déshumanisation et en faveur d’une survie incertaine à ce moment-là.
Le discours semble rodé, tant Ginette Kolinka a témoigné de fois devant des collégiens et lycéens depuis les années 2000 – la multiplication du récit permet peut-être à cette femme qui a vécu les horreurs des camps de la mort de prendre de la distance par rapport à l’inimaginable pour nous qui l’écoutons attentivement. Son témoignage est sincère et poignant. Ginette Kolinka, déportée pour être née juive, est directe.
Elle répond ensuite aux questions des élèves sans détour, sans fioriture. Elle semble tellement forte et cette force nous touche profondément.
Une rencontre émouvante et unique.
Ginette Kolinka est posée. Pas de débordement, pas de larme, pas de haine envers le régime et les êtres qui lui ont fait endurer tant de souffrances alors. Au contraire, on sent qu’elle est investie d’une mission, celle de témoigner.
A la question du message qu’elle souhaite laisser à la jeunesse, elle nomme en premier lieu la tolérance, l’acceptation de l’autre tel qu’il est, avec ses différences, avec ses défauts.
Merci Madame Kolinka !
Et merci à Hélène Kolinka et Gilles Fourdin, chef du service informatique et télécommunication de l’Institution Nationale des Invalides, qui ont permis cette rencontre.